Interview de GP



Alors GP, j’ai essayé de chercher des infos te concernant sur le net et … j’ai pas trouvé grand-chose en fait !

C’est normal … c’est parce que je n’existe pas !

MDR. Et pourtant tu es bien là ! Alors peux-tu d’abord nous dire où tu es né ?

Je suis né en Italie, à Padoue.

Comme St Antoine !

Exact, c’est lui qui m’a bercé depuis tout petit … Mais quand je suis en Italie je vis à Venise, car mon père est vénitien. Ca fait un an que je n’ai pas eu le temps d’y aller, j’y retourne dans une dizaine de jours.

Venise doit te manquer non ?

Oui, énormément, c’est normal. Tu vois là-bas c’est une autre façon de vivre, une autre façon de tout. La relation entre la personne et la ville est différente, donc les relations entre les gens sont différentes. La relation avec l’eau est différente aussi, parce qu’au bout d’un moment tu la vois plus, mais elle est là. C’est une ville … c’est des cailloux dans l’eau … c’est un truc un peu bizarre. Par exemple tu ressens énormément les changements de saison, tu le sens à l’odeur de la mer et de la lagune. Donc tu t’aperçois quand le printemps il arrive, parce que tu le sens pour de bon. Le printemps, tu ne dois pas le détecter au milieu des fumées d’un bus de la RATP … Là-bas il t’arrive en pleine gueule tu vois, tout ça me manque beaucoup …

Quel est le premier album que tu as acheté ?

Le premier album que j’ai acheté c’était « In the court of Crimson King » de King Crimson. Et « Atomic mother » de Pink Floyd, quand j’étais gamin. Mon premier album de jazz c’était « Mingus mingus mingus mingus mingus » de Charles Mingus. Mais avant j’avais beaucoup écouté Louis Armstrong.

Tu as grandi dans la musique, dans le jazz ?

Non je n’ai pas du tout baigné dans la musique. Il y avait des disques à la maison mais je n’avais pas le droit de les utiliser. Donc c’était plus de la musique sacrée, comme Bach, parce que ma grand-mère tous les soirs écoutait une émission de curetons à la radio, et le générique c’était Bach, et je trouvais ça sublime !!! C’est tellement beau !

Quel est le dernier album que tu as acheté ?

J’en ai acheté deux en même temps : un c’est un album sur lequel j’ai un copain qui joue, c’est le « The Monty Alexander Trio », à Montreux dans les années 70, (« Live at the Montreux Festival », 1989. NDLR) il y a John Clayton qui joue, c’est un album fantastique, malgré l’incroyable mauvais goût de Monty Alexander, et pourtant en même temps c’est un génie … il est quand même vraiment très Nord-américain, parfois on dirai vraiment de la musique pour les hôtels etc. … mais en même temps l’interprétation et ce qu’il en fait c’est génial. Tu vois je connaissais pas le jazz manouche avant de rencontrer Stéphane, donc je n’arrête pas de travailler, d’écouter des choses, et suite à tout ça, j’ai fait un grand plongeon dans le jazz des origines. Et donc le deuxième album que j’ai acheté c’est une collection de Duke Ellington quand il était pianiste dans « The Webster-Blanton Band », c’était un très grand orchestre des années 40, il y avait Jimmy Blanton, c’était le contrebassiste de Duke Ellington avant Ray Brown. Voilà … c’est de la musique pour orchestre, c’était la variet’ de l’époque, faut pas se leurrer … mais comme Mozart c’était de la variet’, comme Duke Ellington et finalement comme Stéphane, de la très bonne varieté ! Non mais attend, faut pas cracher dans la soupe … surtout quand c’est pas de la soupe ! Et je me plonge là dedans, parfois sur 6 heures de musique je vais tirer 3 notes … mais c’est les notes qui m’intéressent …

Quel a été ton premier concert ?

Par ordre chronologique je sais pas, j’ai commencé très tard, car la musique chez moi c’était pas trop le truc, c’était un peu éloigné … mais il y a eu, à peu près en même temps : Kenny Clark, un batteur de jazz, un des pères de la batterie moderne, et côté classique c’était le « Tristan und Isolde » de Wagner. Ca m’a fait un choc ! C’était quasiment 4 heures de musique, et quand je suis rentré le soir j’étais choqué ! Incroyable, ce son, cette masse, la beauté !!! C’était fantastique ! J’écoute beaucoup de classique, j’adore …

Quel a été ton dernier concert ?

C’était dans un magasin d’accordéon qui fêtait ses 60 ans ! Il y avait Raoul Barbosa, Marc Berthomieu, et Régis Gizavo (« Trio Accordéon », NDLR) qui jouaient en trio. J’étais assis par terre devant eux, au premier morceau j’ai chialé comme ça boum ! C’était fantastique ! Et le soir avant j’avais vu Charlie Haden, c’était du jazz, un univers complètement barré, très spécial et très très beau, génial.

Avec qui aimerais tu jouer ? Un rêve, même si c’est irréalisable ?

Avec mes potes !

MDR. Pas de rêve ?

Non, juste jouer avec des gens qui ont du cœur. Le reste ça m’intéresse pas ! J’aime beaucoup jouer avec Stéphane, j’aime beaucoup jouer avec plein de gens ! Si ça ne tenait qu’à moi je jouerai avec tout le monde ! Chaque fois que je vois quelqu’un qui joue avec son cœur j’ai envie de jouer avec ! Par exemple hier soir j’étais avec Manu, le mec de Tryo, c’est un super guitariste, et on a joué une valse, dans les loges, c’était un grand plaisir. Il y avait aussi Karim, le guitariste du groupe Padam, il a fait des trucs rythmiques sublimes ! J’ai bien envie de jouer avec lui aussi ! Pour le plaisir …

Merci. Alors la contrebasse, c’est une vocation, un déclic, un hasard … pourquoi cet instrument ?

Pourquoi pas ? Tu vois c’est bizarre je pense qu’il y a une relation entre l’instrument et le caractère de la personne, entre son utilisation et le caractère de la personne. Mais ça je le dis à posteriori, à priori, je ne saurai pas trop dire … Je peux dire chronologiquement quand j’ai pris une contrebasse en main, mais pourquoi … il n’y a pas vraiment de raison réfléchie avant. C’était un peu un hasard. Et après c’est une histoire d’affection, une histoire d’amour absolu que j’ai pour cet instrument. Mais je pourrai arrêter d’en jouer demain matin ! Je l’adore, mais je pourrai arrêter d’en jouer professionnellement demain … Mais entre moi et cet instrument la relation est quasiment violente, très douce mais violente en même temps, comme avec une femme, même un peu mieux ! Parce qu’avec un instrument la relation est directement proportionnelle, il te rend exactement ce que tu lui donnes. Jamais plus, jamais moins. De toutes façons, c’est honnête. Tu sais pas où tu vas, tu le découvre … sans être une relation marchande, car c’est une relation humaine, mais très honnête. Et tu peux te disputer aussi avec, c’est un instrument vivant, il y a beaucoup de matière. Il y a beaucoup de bois, même si il est très fin, donc il ressent beaucoup les variations climatiques etc. …

As-tu pris des cours ?

J’ai pris des cours au Conservatoire en Italie, mais j’ai arrêté très rapidement, parce que j’avais des problèmes relationnels avec mon prof. Et après j’ai continué à prendre des cours à droite et à gauche, j’ai toujours cherché quelqu’un qui puisse m’apprendre quelque chose, mais dans le bon sens, pas seulement apprendre la technique de l’instrument. Qui m’apprenne à me trouver avec cet instrument, à avancer, et pas seulement sa technique et ses défauts. Et par hasard il y à 6 ans, ici à Paris j’ai rencontré François Rabbath, qui est un grand maître de cet instrument, un des plus grands virtuoses au monde. Je l’ai rencontré vraiment par hasard …

Mais tu es venu d’Italie à Paris pourquoi, pour la musique ?

Non, pour le cul. MDR. A l’époque je travaillais en Corse, et j’ai rencontré une africaine qui vivait à Paris, je suis tombé amoureux et je me suis retrouvé ici avec elle, avec mon instrument et sans connaître personne d’autre. Et quelques temps après on s’est séparé et moi je suis resté à Paris. Donc là ça a été la grande chasse au boulot. Je ne connaissais personne, je parlais quasiment pas français, ça a duré 6 mois … et j’ai commencé à dégoter des petits trucs.

Donc la contrebasse tu as appris comme on dit sur le tas …

Oui, surtout sur le tas de bouquins que j’étudiais, parce que j’ai toujours continué à apprendre. J’apprenais par moi-même, mais j’apprenais surtout beaucoup en regardant les autres. Et donc j’ai surtout appris énormément de François Rabbath. Avec lui j’ai vraiment étudié, on a balayé tout ce que j’avais appris avant et on a recommencé. C’est la personne qui m’a le plus appris, c’est un grand classique vivant. C’est lui qui m’a appris à utiliser l’archet … même si je suis encore loin du compte. Il a réalisé le premier album de Barbara, (« Album à la rose », NDLR) il a travaillé sur toutes les musiques de films de Michel Legrand, il a joué avec Duke Ellington … tu vois c’est un grand monsieur. Lui c’est 15 ou 20 concerts en solo dans le monde entier tout les ans. Il m’a énormément appris, et c’est pas fini car je continue à travailler avec lui. C’est ça le truc intéressant : c’est qu’on a jamais fini d’apprendre, autrement je pense que je ne ferais pas de musique. Ce qui me plait dans la musique c’est que je comprend rien ! C’est tellement infini tu vois, avant de t’emmerder tu as le temps !

Et tu joues depuis longtemps ?

Oui et non. C'est-à-dire j’ai commencé il y a une vingtaine d’années, puis j’ai arrêté, j’ai joué de la basse pendant longtemps, puis j’ai recommencé pour accompagner un chanteur ici en France. Donc que je la « tripote » pas mal ça fait on va dire 8 ou 10 ans …

Et au niveau de ta formation musicale tu serais plus classique, jazz, ou comme là avec Sanseverino ou …

Ecoutes tu as vu en arrivant j’avais mon casque dans les oreilles, j’écoutais en venant de la musique traditionnelle iranienne … J’écoute de tout. Ma formation peut se résumer à ça : tu vas dans une médiathèque, tu renverses tout, tu jettes tout par terre, et après tu les ramasses. Tu auras ma formation dans l’ordre ! Autant j’écoute du punk, autant j’adore le jazz, j’adore les musiques traditionnelles, toutes les musiques traditionnelles, le classique … J’aime tout ce qui est bien joué. Mais bien joué ça veut pas dire les collections de ce que tu apprends à l’école, ça veut dire toute la musique qui est jouée avec du cœur. Parfois fausse, je m’en fous, mais jouée avec le cœur. Avec de la vie derrière, c’est la seule chose qui m’intéresse, autrement j’en ai rien à foutre. De toutes façons la musique c’est un prétexte, tu peux faire du pain, monter des murs, couper des arbres, peut être même faire le flic et le faire bien, tout dépend de pourquoi et de comment tu le fais. Comme toute chose …

Et à jouer, y a-t-il un style que tu préfères ?

Alors il y a deux choses. J’adore la musique des musiciens qui me disent quelque chose humainement. J’adore jouer de la musique avec d’autres musiciens quand on le fait en souriant. Peut importe quel style ça peut être, j’en ai vraiment rien à foutre. Je ne supporte pas toutes les musiques qui se prennent au sérieux et les musiciens qui vont avec. Il faut que ce soit sincère. Et en second, si je dois jouer tout seul, alors c’est Bach. Bach on l’a mis, étiqueté dans la musique classique mais il y avait énormément d’improvisation dans sa musique. Je travaille des choses qui sont retranscrites de lui, que si ça ce trouve il n’a pas exactement écrit, va savoir … mais c’est la recherche d’un son, la recherche d’une âme énorme qu’il y a là dedans. Qu’on l’appelle classique ou jazz moi je m’en fous … Et n’importe quel musicien te le dira : il y a tout dans Bach. Sinon j’aime bien retranscrire des morceaux pour d’autres instruments, comme des instruments japonais, que je joue à la contrebasse. Ou je reprend un morceau que je joue dans un autre esprit qui n’a rien à voir … c’est des trucs que je fais juste pour moi, par plaisir. Après on écoute avec ma femme de ménage, elle adore ça, je délire avec elle ! Elle est vraiment super ...

Tu es un homme qui a réussi : tu as une femme de ménage !

Non c’est que je suis trop fainéant ! Mais mes chemises je me les repasse moi-même, comme la cuisine et la vaisselle, je le fais moi. Avec elle on tchatche beaucoup !! Je l’adore …

A part ce que tu joues chez toi, as-tu un groupe à côté, comme Hervé Pouliquen ?

Oui et non. En fait je collabore avec pas mal de gens. Par exemple quand j’ai rencontré Stéphane j’étais en tournée avec 5 formations différentes, dans des styles complètement différents. Il y avait du jazz manouche, que j’ai appris à faire avec Stéphane. Je connaissais Django etc. … mais j’en avait joué que deux ou trois fois juste comme ça … Il y avait ce qui restait du « Trio Gambetta », (avec Chester Harlan et Alfonso Pacin, NDLR) j’accompagnais aussi un chanteur argentin, sur du folklore argentin, il y avait aussi un groupe de musique de chambre, et je faisais un espèce de hip-hop électro jazz avec des autres gens ! Donc tu vois c’était plein de trucs complètement différents ! Mais là, avec la quantité des dates avec Sanseverino j’ai à peine le temps de travailler mon instrument ! En ce moment je suis en collaboration avec le trio d’une chanteuse suédoise, Anna, avec François Legrand, je sais pas où ça va arriver mais c’est vachement bien, j’ai commencé un travail avec un percussionniste et aussi là je suis en train d’écrire des morceaux pour une danseuse de danse contemporaine … plusieurs trucs mais pas très définis tu vois …

TRIO GAMBETTA

Tu parlais de Stéphane, justement tu l’as rencontré comment ?

Je l’ai rencontré dans la troupe Achille Tonic, lui était comédien, moi j’étais musicien, je savais même pas qu’il chantait ! La première fois que j’étais là bas pour les auditions, je suis arrivé 3 ou 4 heures en avance … En fait j’avais compris qu’il fallait y aller le matin et c’était l’après-midi ! Et ils auditionnaient le matin les comédiens. Les deux premiers que j’ai vu c’était Maryse Poulhe et Stéphane qui faisaient une impro. Et je suis resté sur le cul ! Maryse est une comédienne incroyable, elle était super belle, elle rayonnait, c’était génial. Et les deux ont fait un truc super. Et en fait un jour par hasard Stéphane m’a dit qu’il était en train de faire un disque, je m’étais aperçu qu’il chantait vachement bien, c’était lui qui faisait les textes des chansons. Je trouvais qu’il travaillait bien, mais surtout on parlait de cuisine, parce que tous les deux on adore faire la bouffe ! C’est un très bon cuisinier. Puis on s’est retrouvé un dimanche chez lui, on a fait à manger, et on a discuté. Je lui ai dit que je le trouvais sympa, et je lui ai donné un disque que j’avais fais avec une petite formation, un trio. Mais je lui ai donné juste comme ça, pour rien. Et là j’ai découvert qu’il avait eu un groupe, « Les voleurs de poules », que c’était terminé etc. … Ensuite il m’a proposé de faire des trucs avec lui au pied levé, mais avec tous les trucs que je faisais j’avais jamais le temps ! Et un jour il m’a demandé si je pouvais jouer un morceau à l’archet pour lui parce qu’il était en train de faire un disque. Alors j’ai tout de suite dit oui, à condition que ça ne pose pas de problèmes avec son bassiste, parce que je savais qu’il avait forcément un bassiste. Il m’a dit que non parce qu’il y avait besoin de l’archet, c’est un tango. Tu vois moi je préfère encore ne pas faire un boulot plutôt que de piquer le boulot à quelqu’un. C’est hyper dur dans ce milieu de trouver du travail, alors je préfère encore crever la dalle que de le voler à quelqu’un. Bref, on se retrouve à répéter ça dans les loges du spectacle d’Achille Tonic, puis en studio. Quelques temps après il m’a dit qu’il avait des problèmes avec son bassiste, et qu’il aurait besoin de moi pour enregistrer d’autres morceaux. Mais moi en même temps j’étais en tournée alors ça ne collait pas. Plus tard je savais qu’il avait encore besoin d’un contrebassiste mais moi je déteste m’imposer quelque part, ça ne m’intéresse pas. Jusqu’au jour où il me demande si je peux le dépanner, parce qu’il a un truc important à faire et toujours pas de bassiste. Il m’explique alors qu’il n’en a pas parce qu’il ne peut pas payer ses musiciens, je lui ai dit que je comprenais, et qu’il n’y avait pas de problème. Je ne savais pas ce qu’il faisait comme musique, je lui ai dit de me faire écouter, que j’allais essayer et que si ça ne collait pas, je l’aiderai à trouver un autre bassiste. Et puis en fait ça a marché, ça c’est fait tout naturellement, on s’est retrouvé à une date, puis à une autre etc. … En fait au départ il voulait un autre bassiste, mais il ne pouvait pas le payer, alors je lui ai juste demandé que si un jour ça évoluait et qu’il puisse se le permettre, je reste quand même, que ça ne change rien. Il a dit oui, et moi j’étais hyper hyper content ! Parce qu’au début tu sais Sanseverino au niveau de la qualité c’était déjà comme maintenant, mais au niveau des conditions de travail c’était pas la même chose ! C’était rock n’roll ! La première tournée on l’a fait à 3, sans ingénieur du son, sans régisseur, sans rien … Pour la première partie de Tété, fallait y aller ! Mais c’était super bien, moi j’ai adoré cette période … et puis petit à petit on est arrivé jusqu'à maintenant.

ACHILLE TONIC
(photos extraites de www.achilletonic.com )

Et aujourd’hui ça te plait toujours autant ?

Oui. Il n’y a que des bons musiciens là dedans, j’ai vraiment beaucoup de chance car ils sont tous super, c’est génial. Hervé Pouliquen est fantastique, il a une qualité énorme avec son instrument, Xavier c’est un véritable génie … les deux Hervé chacun de leur côté ont des qualités immenses, quand à Stéphane je t’en parle même pas !!! Stéphane c’est du talent à l’état sauvage, c’est fantastique parce que tout ce qu’il fait, il le fait d’instinct. Et il a une qualité énorme, ça fait 20 ans que j’accompagne des chanteurs et je peux dire que c’est extrêmement rare : lui il sait exactement ce qu’il veut. D’habitude, ils savent juste plus ou moins ce qu’ils ne veulent pas. Mais lui il sait, ou du moins il arrive bien à nous le faire croire ! Il a des idées géniales, très claires. C’est très agréable de travailler avec eux. Enfin je dis travailler mais en réalité c’est que jouer, c’est du plaisir. Toutes les fois où je me fends la poire sur scène c’est pour de bon quoi … on s’éclate vraiment.

GP Cremonini.








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